Professionnels cherchent compétences

La promotion des métiers de la filière numérique auprès des jeunes fait partie des priorités définies par l’Observatoire Numérique Nouvelle-Calédonie avec ses partenaires, l’ACTIC et la grappe des entreprises numériques calédonienne Think IT. Le point sur les formations, dans un domaine où les besoins explosent.
Écrit le 2 August 2017

La consommation moyenne de l’Internet par les Calédoniens ne cesse d’augmenter. Les usages ont même doublé ces deux dernières années, selon un fournisseur d’accès historique. De plus ils se diversifi ent, avec une place de plus en plus importante accordée aux réseaux sociaux. Face à ces évolutions, les professionnels sont confrontés à des enjeux tout à la fois techniques, de sécurité – de plus en plus prégnants – et de communication numérique, et donc à des problématiques aiguës de compétences.

Créer des vocations

Gilles Taladoire est impliqué dans la promotion des métiers du numérique au sein de l’Association calédonienne pour les technologies de l’information et de la communication (ACTIC) et en tant que responsable du DUT Métiers du multimédia et de l’Internet (MMI) à l’IUT. Il explique l’enjeu : « Depuis des années, on constate un manque de jeunes qui se dirigent vers ces études, en particulier peu de bons étudiants. Et lorsque les entreprises et administrations recrutent, souvent elles ne trouvent pas les compétences localement. Nous espérons qu’une meilleure connaissance des métiers et des débouchés permettra de pallier cela en créant des vocations. » Ces métiers concernent le champ technique – infrastructures, réseaux, programmation… – et celui des usages et des stratégies numériques. Côté offre de formations, Gilles Taladoire note qu’elle « commence à être complète. Les différentes formations sont complémentaires par les types de baccalauréat acceptés, les domaines abordés et les débouchés. »

Des formations techniques…

Un BTS Services informatiques aux organisations (SIO) est proposé au lycée du Grand Nouméa avec deux options : développement et réseau. La première s’attache aux solutions logicielles et applications métiers, la deuxième aux infrastructures systèmes et réseaux. Un bon tiers des quelque 25 diplômés chaque année poursuivent leurs études à l’UNC en licence informatique ou en France dans des cursus d’ingénieurs, licence pro, master… « Tous trouvent très facilement un emploi ici, témoigne Marc Baty, coordonnateur du BTS SIO. Les recruteurs viennent même les chercher tellement il y a de besoins. » D’ailleurs, l’OPT parraine la promo 2017-2018. Un BTS Systèmes numériques complète l’offre depuis cette rentrée, au lycée du Mont-Dore, axé sur le développement d’objets interconnectés ou les réseaux et leur sécurité, les systèmes embarqués, le cloud computing et la programmation des systèmes. De quoi satisfaire une partie des recruteurs car, « ce qui manque ici, c’est un niveau bac+4 ou 5, relève Marc Baty. On a vraiment besoin d’une licence pro et d’un master MIAGE. » MIAGE comme Méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises. Une offre que pourrait proposer l’UNC à la rentrée 2018. Et qui serait donc ouverte en L3 aux deux BTS ainsi qu’à une partie du DUT MMI, « formation polyvalente dont les débouchés sont dans les domaines de la communication, de la création numérique et de l’informatique », décrit Gilles Taladoire.

… Ou axées « usages »

Le BTS Communication du lycée Lapérouse forme de son côté des professionnels de la communication et du marketing. « Le monde de la communication se professionnalise, les métiers évoluent avec les usages numériques et la loi sur l’emploi local a un effet positif », salue Leslie Bastien, coordinatrice du BTS. Parmi les nouveaux métiers, celui de community manager. La communication sur les réseaux sociaux était d’ailleurs le thème d’une des tables rondes organisées l’an dernier par les étudiants. L’occasion pour eux, en plus des stages, de se frotter aux problématiques des professionnels. « Les jeunes ont beaucoup d’idées et sont hyper réactifs », souligne Leslie Bastien. Un constat partagé par les professionnels, comme Rym Maincer, cheffe de projet chez XL Prog : « Nos jeunes ont du talent et nous espérons que le rapprochement école-entreprise contribuera à professionnaliser les parcours de formation pour répondre aux enjeux de nos métiers en perpétuel renouveau. »