Le Trac, plus jamais !

Certaines personnalités, qu’elles soient politiques, femmes ou hommes d’affaires ou de spectacle ont du charisme avec une prise de parole fortement maîtrisée, le trac est un phénomène que ces individus ne semblent  pas connaître, ou alors, le phénomène est si bien dominé, que rien ne transparaît de leurs appréhensions. Leur conviction se ressent, s’entend, se voit…
Écrit le 13 August 2012

Aujourd’hui, qui ne désire pas avoir ce charisme, ce leadership convaincant devant un public ? Même en simple réunion nous sommes nombreux à désirer maîtriser notre discours sans appréhension, obtenir l’adhésion de nos interlocuteurs sans être déstabilisés par le trac.

Le jour J :

Seulement voilà, même après s’être convaincu longuement que cela ne nous arriverait pas, du moins pas à soi, le jour venu, devant l’assemblée, le trac se manifeste de manière incontrôlée, brusque, voire foudroyante !
Et les conséquences, selon les individus, sont nombreuses, restant très inconfortables :
Le rythme cardiaque qui augmente,

  • Les jambes qui tremblent,
  • La peur, l’angoisse,
  • Le bégaiement,
  • Le visage rouge ou une pâleur soudaine,
  • Les mains moites,
  • La perte de mémoire,
  • La transpiration…

Un peu de culture !

Quelle est la définition du mot « trac » :

Alain Rey, dans son dictionnaire historique de la langue française, explique que le trac, d’abord orthographié « traque » en 1830, est le fait d’être secoué, traqué, chassé. 

Pour Stéphane André (Le secret des orateurs) : « le trac est si répandu dans notre société qu’on a fini par penser qu’il était naturel de l’avoir ».

Or, ce trac est d’origine culturelle ; nous l’avons acquis. Nous l’avons appris, enfant, au travers de tous les interdits, de toutes les recommandations répétées par nos éducateurs :

« Ne parle pas si fort ! ; laisse parler les adultes ! ; tais-toi, on ne parle pas de ça en classe ! »

Les moyens d’expression à l’école sont limités à la récitation des leçons devant tous ses camarades, avec, pour épée de Damoclès, l’observation du maître et le jugement de la note finale.

Et, c’est déjà ici que commence le fameux stress, en clair, le trac.

Arrivé à l’âge adulte, cette mémoire reste, cependant les souvenirs de l’enfance ne sont pas les seules causes du trac.

Nos ancêtres :

Comprendre le trac passe par une connaissance du fonctionnement du cerveau (les 3 cerveaux : reptilien, limbique et cortical) ...

Le cerveau archaïque (reptilien) gère la survie immédiate, le sens du territoire, la réaction par rapport aux agressions. Pour ce qui est de l’apprentissage, il fonctionne uniquement par imitation. Ce cerveau fonctionne par automatisme et il ne sait pas bien réagir aux situations nouvelles.
Le cerveau limbique s’occupe des émotions, de l’empathie, il permet de s’adapter à l’environnement, il donne le sentiment d’appartenance à un groupe et il sert de relais à la mémoire.
Le néocortex (cortical), chez l’homme, fait le reste : l’exploration, la perception, la vérification et le traitement des informations, la planification et la prise de décision, c’est-à-dire tout ce qui constitue la pensée rationnelle.

Face à l’auditoire :

C’est le cerveau limbique, rapide et prudent, qui nous souffle qu’il y a danger face à une assemblée semblant vouloir nous dévisager, prête à nous prendre en défaut, créant en nous le fameux trac.

Cependant, notre cerveau cognitif (néocortex) recèle nos capacités de traitement de l'information, classiquement assimilées à l'intelligence. C’est lui qui nous raisonne : « ce public n’est pas dangereux, il est simplement venu m’écouter, partager avec moi, ce ne sont pas mes ennemis … »

Bien que nous ayons cette capacité, aujourd’hui, de nous raisonner, cela n’est parfois pas suffisant, et nous devons nous entraîner à dominer ce trac.
Des outils et diverses méthodes existent.

Nos grands orateurs et certains de nos hommes politiques sont devenus des experts dans ce domaine.

Devenez, vous aussi, des « pros » en communication orale.

Eve RENAULT