Changer de poste ou se reconvertir, ça se prépare

De moins en moins résignés face à la souffrance au travail, les salariés indécis qui cherchent à changer de poste, voire à se reconvertir, sont de plus en plus nombreux, note Eve Renault, coach professionnelle au Forum de l’emploi et de la formation vendredi et samedi.    
Écrit le 25 Avril 2018

Harcèlement, choc émotionnel, ou burn-out lié aux impératifs de rapidité, de productivité, de rentabilité… « Je reçois beaucoup de gens qui aiment leur travail, mais qui sont en souffrance au sein de l’entreprise, ou qui sont contraints de partir en raison de la dégradation de leurs conditions de travail » glisse Eve Renault, coach professionnelle agréée par la Direction du travail. Animatrice de l’espace coaching sur le Forum de l’emploi et de la formation, organisé par Les Nouvelles calédoniennes, vendredi et samedi à la Maison des artisans, elle note au sein des entreprises une nouvelle génération de salariés dont le seuil de tolérance face à la souffrance au travail a baissé. « On s’aperçoit souvent qu’il s’agit d’un manque de communication, d’écoute, de reconnaissance, ou par exemple le fait de placer un cadre dans un poste d’exécution, poursuit Eve. « Mon rôle, c’est de les aider à se poser les bonnes questions, de leur donner un peu de recul. »

Accidents du travail

Preuve que le travail de prévention engagé par la Direction du travail et de l’emploi (DTE) depuis 2012 commence à porter ses fruits, les salariés sont de plus en plus nombreux à déclarer des accidents du travail liés à des facteurs psychosociaux. « Non seulement les gens se posent plus de questions sur le mal-être, mais ils ont aussi les moyens de se défendre, ce qui n’était pas le cas avant, précise Philippe Di Maggio, conseiller technique à la DTE. Les tribunaux commencent à réagir face à certains cas de grande souffrance au travail qui pèse sur le physique. »

 

E.C.